Il fait noir
Il fait noir.
Une oreille, le creux de ma tête
Une ébauche il faut les croire
Ces filaments de brouillard
Je me souviens, même si je ne suis pas sûre.
Un disque, deux disques, trois disques rayés
Qui me content des voix
Douces au creux de l’oreiller
Tout se semble et s’emmêle
Les oies et les rires
Un clin d’œil pour s’enfuir
Et rembobiner les belles
Goûtes qui font face.
Il fait noir et je me rappelle
La sueur glacée sur fond brûlant
Douce, salée,
Ces petits bonbons nacrés
Qui parlent la mer
Et me font sombrer
Parler, parler encore
Au plus profond de mes os
Les lourdes paupières qui m’emmènent
Et nos voix qui remontent
Pourtant, je n’ai pas peur,
Je vis ici, maintenant, ailleurs
Au silence de ce qui m’entoure
Et je souris,
Et je m’endors.